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Colombie - Ingrid Betancourt : les FARC refroidissent l'espoir de libération
BOGOTA, dimanche 3 juin 2007 (LatinReporters.com) - Sous le titre "Tromperie",
un communiqué de l'état-major de la guérilla marxiste
des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) critique
la libération unilatérale de guérilleros ordonnée
par le président colombien Alvaro Uribe et réitère les
conditions des rebelles à un échange de prisonniers.
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Commandants de l'état-major des FARC. Au centre, Raul Reyes, nº2 de cette guérilla marxiste née en 1964 - Photo FARC-EP |
Cet échange éventuel, connu sous le nom d'accord humanitaire,
permettrait notamment la libération de la Franco-Colombienne Ingrid
Betancourt, otage des rebelles depuis le 23 février 2002.
L'état-major des FARC exige à nouveau que cet accord soit négocié
dans une zone préalablement démilitarisée qui couvrirait
les municipalités de Florida et Pradera, soit un territoire de 800
km2 dans le sud-ouest de la Colombie.
Le communiqué de la guérilla est diffusé ce dimanche
par l'agence ANNCOL, proche des FARC.
Sous la requête pressante du président français Nicolas
Sarkozy en faveur d'un échange humanitaire de prisonniers, le président
Alvaro Uribe prépare depuis plusieurs jours la libération unilatérale
de plusieurs centaines de guérilleros emprisonnés. Le chef
de l'Etat colombien a exprimé publiquement son espoir que ce geste
incitera les FARC à libérer leurs otages dits politiques, plus
de cinquante, dont Ingrid Betancourt, sa compagne Clara Rojas et trois Américains.
Dans son communiqué, l'état-major des FARC qualifie cette initiative
de "farce uribiste" et l'assimile à une tentative du président
Uribe d'occulter son intention d'empêcher la justice d'éclaircir
les scandales qui frappent des militaires et des parlementaires proches du
gouvernement, accusés d'espionnage téléphonique et/ou
de collusion avec les paramilitaires d'extrême droite qui ont perpétré
de multiples massacres de civils.
Accusant le président Uribe de "tromper les familles et amis des prisonniers
des deux camps", les chefs de la guérilla affirment que les prétendus
guérilleros dont le chef de l'Etat a annoncé l'imminente libération
ne seraient pas de véritables militants des FARC, lesquels refuseraient
"l'offre trompeuse", mais, d'une part, des déserteurs dont la trahison
les empêcherait d'être encore des guérilleros et, d'autre
part, de simples civils accusés d'appartenir à la guérilla.
Selon les FARC, un échange humanitaire devra être le résultat
"d'accords entre l'Etat et l'insurrection révolutionnaire, avec la
définition de critères, de délais, de noms, de garanties
et de mécanismes de vérification". Ce processus comprendrait
nécessairement, insiste l'état-major de la guérilla,
la démilitarisation des municipalités de Florida et Pradera
pour y négocier l'échange. Cette condition a été
rejetée à plusieurs reprises par le président Uribe.
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