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Colombie - Ingrid Betancourt : les FARC en appellent aux "bons offices" du président Sarkozy
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Raul Reyes, porte-parole et nº2 de l'état-major des FARC Photo FARC-EP | |
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BOGOTA, jeudi 24 mai 2007 (LatinReporters.com) - La guérilla
marxiste des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie)
s'adresse au président français Nicolas Sarkozy, affirmant
que ses "bons offices seront décisifs pour obtenir le retour dans leur
foyer de doña Ingrid [Betancourt] et des autres [otages] échangeables".
La Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, ex-candidate à la présidence
de la Colombie, est séquestrée par les FARC depuis le 23 février
2002.
Lancé par le nº 2 de cette guérilla, le commandant
Raul Reyes, l'appel au président Sarkozy s'accompagne de la confirmation
de la disposition des rebelles à procéder à un échange
humanitaire de prisonniers si, pour qu'il y soit réalisé, sont
démilitarisées au préalable les municipalités
de Florida et Pradera, soit un territoire de 800 km2 dans le sud-ouest de
la Colombie.
Le président colombien Alvaro Uribe a toujours refusé
pareille démilitarisation, qui ne s'appliquerait pas, selon les FARC, aux effectifs de la
guérilla. En 2005, la France, la Suisse et l'Espagne avaient proposé une zone
démilitarisée limitée à 180 km2 (bien 180 et
non 480 comme l'indiquent d'autres sources) autour de la localité
d'El Retiro, appartenant à la municipalité de Pradera. Le président
Uribe marqua son accord, resté sans suite en l'absence d'une réponse
claire des FARC, qui insistaient en outre sur leur refus de retirer leurs
guérilleros d'une éventuelle zone de négociation.
Au centre depuis plusieurs années de tractations auxquelles participent
la France, la Suisse et l'Espagne, un échange humanitaire, recommandé
par le président français Nicolas Sarkozy (opposé à
une libération des otages par la force), porterait sur l'échange
de plus de 50 otages dits politiques aux mains des FARC (dont Ingrid Betancourt
et trois Américains) contre les quelque 500 guérilleros emprisonnés.
Parmi ces derniers figurent deux chefs de la guérilla extradés
aux Etats-Unis où ils sont accusés de trafic de drogue.
L'appel des FARC au président Sarkozy est contenu dans une brève
interview accordée ce 24 mai par le commandant rebelle Raul Reyes
à l'agence ANNCOL, proche de la guérilla. Voici la traduction
de l'intégralité de cette mini-interview:
Commandant, quel message enverraient les FARC au président français
récemment investi, Nicolas Sarkozy, pour qu'avec son concours reviennent
dans leur foyer Ingrid et les autres détenus au pouvoir des FARC?
[Réponse de Raul Reyes]
Les FARC ratifient à nouveau, à l'attention
du président Nicolas Sarkozy et du peuple français, leur engagement
indéclinable dans la recherche de l'échange de prisonniers,
pour lequel il est absolument indispensable de compter sur la garantie qu'il
n'y ait pas de force publique dans les municipalités de Florida et
Pradera.
Ses bons offices [ceux du président Sarkozy] dans de ce but
seront décisifs ["définitoires" dit littéralement
Raul Reyes] pour obtenir le retour dans leur foyer de doña Ingrid
et des autres échangeables. [Le mot "doña" signifie littéralement
"dame" et marque le respect].
Monsieur le Président [Sarkozy], sachez que ni les mensonges
ni les infamies ni les injures d'Alvaro Uribe, ennemi tenace de l'échange
[humanitaire], ne modifieront les objectifs d'une organisation révolutionnaire
[les FARC] qui livrent depuis 43 ans bataille pour la Nouvelle Colombie,
la Grande Patrie et le socialisme.
Est-il possible que les FARC rencontrent des émissaires des
pays amis de l'échange [humanitaire], la Suisse, l'Espagne
et la France?
De notre part, il existe une volonté totale d'effectuer les rencontres
avec les émissaires des gouvernements de la France, de la Suisse et
de l'Espagne. Elles s'effectueront lorsque nous disposerons de conditions
favorables pour les recevoir.
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