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COLOMBIE - ÉDITORIAL
2.000 jours sans Ingrid Betancourt : la France tance enfin les FARC

par Christian Galloy

Jeudi 16 août 2007 (LatinReporters.com) - A l'occasion du 2.000ème jour de la séquestration en Colombie par la guérilla marxiste des FARC de la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, le président français Nicolas Sarkozy et son ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, ont prié jeudi les FARC de faciliter un échange humanitaire de prisonniers.


Le président français Nicolas Sarkozy (à gauche) et son ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner - Archives - Conseil de l'Union européenne

Le ministre a exigé des FARC une preuve de vie de la célèbre séquestrée. Il a aussi invité les rebelles à répondre positivement aux gestes du président colombien Alvaro Uribe.

Tant dans le communiqué présidentiel que dans la déclaration ministérielle (reproduits intégralement ci-dessous), la pression de la France s'exerce uniquement sur les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie), ainsi tancées diplomatiquement. C'est une nouveauté, circonstancielle ou marquant un tournant.

L'Elysée et le Quai d'Orsay semblent apprécier peu l'intransigeance des FARC, qui réclament toujours le retrait préalable de l'armée d'une zone de 800 km² (où la guérilla, elle, se maintiendrait) pour y négocier l'échange de prisonniers dont profiterait notamment Ingrid Betancourt. Paris espérait une contrepartie à la libération unilatérale en juin dernier par le président Uribe de quelque 150 guérilleros emprisonnés, dont une haute personnalité des FARC, Rodrigo Granda, élargi à la demande expresse de Nicolas Sarkozy et désormais installé à Cuba.

Les FARC séquestrent des centaines d'otages qu'ils n'entendent libérer que contre rançon politique pour quelques dizaines d'entre eux, dont Ingrid Betancourt, et financière pour les autres. Paradoxalement et quoique l'Union européenne qualifie officiellement cette guérilla de "terroriste", la pression diplomatique et médiatique européenne en faveur d'un échange de prisonniers s'exerçait jusqu'à présent essentiellement sur le président Uribe, prié de se plier à des concessions politiques, militaires et territoriales qui risqueraient pourtant d'encourager de futurs enlèvements massifs en Colombie et ailleurs.

Confortant la guérilla dans ses exigences, cette anomalie a contribué à éterniser la captivité d'Ingrid Betancourt, enlevée le 23 février 2002 dans le sud colombien. Deux mille jours ont été perdus. Chancelleries, médias et ONG les ont trop peu mis à profit pour convaincre les ravisseurs que séquestrer hommes, femmes et enfants enlève toute dignité à une quelconque révolution, fût-elle dirigée contre le pire des tyrans.

La guérilla est aussi sensible que le président Uribe à son image internationale. Mais noircir moins l'image de ravisseurs - les FARC- que celle du chef de l'Etat colombien, auquel le politiquement correct européen reproche de préférer Bush à Castro et Chavez (avec lesquels Uribe cultive néanmoins de bonnes relations personnelles), a convaincu les guérilleros que l'enlèvement d'Ingrid Betancourt, au départ fortuit, était pour eux une pêche miraculeuse.

Médiatiser l'infortune de la Franco-Colombienne est utile, moral et solidaire, à condition que cela contribue désormais à convaincre ses geôliers -marxistes ou non, peu importe- qu'ils ressemblent plus à des terroristes qu'à des libérateurs du peuple. Puissent le communiqué de l'Elysée et la déclaration de Bernard Kouchner marquer ce tournant.



Communiqué de la Présidence de la République française
Paris, le 16 août 2007

"Au 2.000ème jour de captivité de Mme Ingrid Betancourt, le Président de la République s'est entretenu ce jour par téléphone avec la famille de notre compatriote. Il a tenu à l'assurer de la complète détermination des autorités françaises et de son engagement personnel pour obtenir la libération d'Ingrid Betancourt ainsi que celle des autres otages détenus par les FARC en Colombie.

Le Président de la République appelle les FARC à faire, sans délai, les gestes nécessaires pour parvenir à un accord humanitaire."



Déclaration de Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères
Paris, le 16 août 2007

"Cela fait aujourd'hui deux mille jours que notre compatriote, Mme Ingrid Betancourt, a été enlevée par la guérilla des FARC, en compagnie de sa directrice de campagne, Mme Clara Rojas.

Nous ne les oublions pas.

En ce triste anniversaire, je souhaite leur apporter, ainsi qu'à tous les otages en Colombie, le témoignage de notre affection et de notre solidarité. Mais je désire aussi souligner notre détermination sans faille et notre engagement résolu pour obtenir leur libération.

La mobilisation du président de la République et de la France en ce sens est totale.

Notre détermination est pleinement partagée par nos partenaires espagnols et suisses, qui oeuvrent avec nous à la recherche d'une solution humanitaire. L'action de nos trois pays est appuyée par la Présidence de l'Union européenne et par la communauté internationale. Elle a notamment été soulignée par le communiqué du G8, qui a appelé les FARC à apporter une réponse positive aux initiatives du président colombien.

Plus que jamais, nous faisons nôtre cet appel.

Nous réitérons également, sans relâche, l'exigence maintes fois présentée aux FARC de fournir une preuve de vie de Mme Ingrid Betancourt, ce qu'elles n'ont pas fait depuis exactement quatre ans.

La prolongation de la séquestration des otages risque de déboucher sur de nouvelles tragédies, telles que le massacre fin juin de onze Conseillers généraux, unanimement condamné. Notre pays rappelle à nouveau l'urgente nécessité de sortir d'une situation de blocage qui, pour certains séquestrés, se prolonge depuis près de dix ans. Nous poursuivrons inlassablement nos efforts jusqu'à la libération de tous les otages".

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