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Selon la chaîne de télévision CMI
Colombie-Betancourt: France, Suisse et Espagne se réuniraient avec les FARC
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Ingrid Betancourt sur une vidéo diffusée par les FARC en 2003 Vidéo-photo Noticias Uno |
BOGOTA, mardi 27 décembre 2005 (LatinReporters.com) - Après
consultation avec leurs gouvernements respectifs, les ambassadeurs de France,
de Suisse et d'Espagne à Bogota ont accepté, selon la chaîne
de télévision colombienne CMI, de se réunir avec la
guérilla marxiste des FARC pour lui donner des explications complémentaires
sur une proposition destinée à faciliter un échange
humanitaire.
Présentée au nom des trois pays européens le 12 décembre
dernier et acceptée aussitôt par le président colombien
Alvaro Uribe, la proposition porte sur la démilitarisation temporaire,
garantie par des observateurs internationaux, d'un territoire de 180 km²
dans le sud-ouest colombien, autour de la localité d'El Retiro.
Emissaires gouvernementaux et des FARC (Forces armées révolutionnaires
de Colombie) y négocieraient la libération de 59 otages politiques
et militaires de la guérilla, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt (enlevée le
23 février 2002), en échange de la libération de quelque 500 guérilleros
actuellement prisonniers.
Le mouvement rebelle n'a pas encore accepté la proposition faite le
12 décembre. Vendredi dernier, la chaîne de télévision
CMI faisait état d'une invitation des FARC aux ambassadeurs de France,
d'Espagne et de Suisse à venir leur expliquer davantage cette proposition
de démilitarisation. CMI estimait alors que la guérilla prétendait
n'avoir comme interlocuteurs que les trois ambassadeurs européens
et excluait le contact avec des représentants gouvernementaux.
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Raul Reyes, nº2 des FARC. La dernière apparition publique du leader historique, Manuel Marulanda, remonte à 2002 Photo FARC-EP |
Citant le ministre colombien de l'Intérieur, Sabas Pretelt, CMI affirme
désormais que le gouvernement est disposé à faciliter
la réunion des trois ambassadeurs avec les FARC. La rencontre aurait
lieu "avant un mois", probablement en janvier 2006. La délégation
des FARC serait conduite par Raul Reyes, numéro deux de cette guérilla.
"Que les FARC soient intéressées à connaître les
détails de la proposition est une grande nouvelle, car nous croyions
tous qu'elles allaient répondre non à cause de l'annonce prématurée,
par le gouvernement, de l'initiative des trois pays" estime Carlos Lozano,
dirigeant du Parti communiste colombien, réputé proche de la guérilla.
Selon le quotidien El Tiempo, la réponse formelle des FARC à
la proposition du 12 décembre sera donnée après la prochaine
rencontre avec les trois ambassadeurs, Camille Rohou (France), Thomas Kupfer
(Suisse) et Carlos Gomez-Mugica Sanz (Espagne).
El Tiempo émet des doutes sur les réactions du président
Alvaro Uribe si de la réunion entre les ambassadeurs et les FARC surgissait
une modification de la proposition faite par les trois pays européens.
L'acceptation par le président colombien d'une démilitarisation
temporaire d'une partie du territoire national est considérée
comme une concession majeure. Elle a rendu espoir aux familles des otages
de la guérilla.
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