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ETA à l'Espagne: dialogue, oui; adieu aux armes, non
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Responsables clandestins de l'ETA Archives LatinReporters.com |
MADRID, vendredi 17 juin 2005 (LatinReporters.com) - Dialogue et négociation, oui, et même "ici et maintenant", mais adieu aux armes, non... C'est la réponse,
vendredi via le journal basque Gara, des indépendantistes de l'ETA
à l'offre de dialogue lancée par le gouvernement socialiste
espagnol avec l'appui, le 17 mai, de la majorité du Congrès
des députés.
L'offre du gouvernement de M. José Luis Rodriguez
Zapatero excluait les questions politiques, pour ne porter en principe que sur le sort des
séparatistes basques prisonniers. Madrid posait en outre le préalable de l'abandon
définitif de la violence.
Mais l'ETA, dans son communiqué, revendique les neufs attentats à
l'explosif des deux derniers mois et avertit qu'elle "luttera sans cesse"
jusqu'à la reconnaissance des droits du peuple basque.
Dans cette optique, les séparatistes qualifient l'autodétermination
de "clef de la solution du conflit". Le droit des Basques à décider
de leur propre futur serait ainsi l'objet essentiel d'une éventuelle
négociation et d'un "processus démocratique sans limite" qui
devrait s'ouvrir à "tous" au Pays basque. "ETA montre sa totale disposition
à s'y impliquer" précise le communiqué.
Critiquant "la politique répressive" du gouvernement socialiste, l'ETA prétend
par ailleurs étendre le dialogue et le droit à l'autodétermination à
l'ensemble de l'Euskal Herria, c'est-à-dire au Pays basque espagnol, à
la Navarre et au Pays basque français.
Cette "territorialité", comme disent les Basques, et l'autodétermination
sont des revendications constantes de l'ETA depuis plus d'un quart de siècle. Elles ont fait
échouer deux tentatives de négociation avec des émissaires
du gouvernement espagnol, en 1989 et en 1999.
Madrid et les séparatistes basques n'ont donc pas la
même vision du dialogue ni surtout de sa portée. Interrogée sur le
communiqué de l'ETA à l'issue du conseil hebdomadaire des ministres,
la vice-présidente et porte-parole du gouvernement, Maria Teresa Fernandez de la
Vega, a répété qu'aussi longtemps que les séparatistes n'abandonneront
pas les armes, "nous poursuivrons la lutte antiterroriste comme jusqu'à présent".
Aussi peut-on redouter, comme chaque année, l'explosion de bombes cet
été sur les plages.
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