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44,7% du solde migratoire de l'Union européenne
Espagne - immigration : 636.000 immigrés de plus en 2006, selon Eurostat
MADRID, mardi 10 avril 2007 (LatinReporters.com) - Pour
l'ensemble des pays de l'Union européenne (UE), la hausse du nombre
d'immigrés en 2006 estimée par
Eurostat
(Office statistique des Communautés Européennes) se chiffre à 1.422.600 et
quasi la moitié (636.000, soit 44,7%) de ce solde migratoire global correspond à la seule
Espagne.
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Subsahariens sur un cayuco dans l'Atlantique: grande visibilité médiatique, mais les 31.058 arrivés l'an dernier aux Canaries représentent à peine 4,9% du flux migratoire net vers l'Espagne en 2006 - Photo Salvamento Maritimo |
Depuis 1997 déjà, le solde migratoire (différence entre
arrivées et départs) fait chaque année de l'Espagne
le nº1 de l'immigration en Europe.
Les 636.000 immigrés de plus en 2006 en Espagne constituent une augmentation
comparable à celle de 652.300 estimée par Eurostat pour 2005,
année d'une régularisation massive de clandestins opérée
par le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero.
La somme des six derniers soldes migratoires
évalués par Eurostat (période 2001-2006) indique que
le nombre d'immigrés en Espagne s'est accru de 3.613.300 en six ans,
soit une moyenne peu commune de quelque 600.000 de plus chaque année.
Présentant le 21 mars dernier à Madrid l'étude intitulée
"Démographie des étrangers", Antonio Izquierdo, professeur
de sociologie de l'Université de La Corogne et expert de l'OCDE, estimait
qu'en 2006 l'Espagne comptait 4,8 millions d'immigrés, soit 11% de
ses 44 millions d'habitants.
Les Latino-Américains (surtout Equatoriens et Colombiens) et les Maghrébins
(essentiellement Marocains) forment les contingents les plus importants.
Syndicats et organisations non gouvernementales évaluent le nombre actuel
de sans-papiers en Espagne à au moins un million, malgré la
régularisation de 580.000 clandestins en 2005.
Cayucos : très médiatisés, mais faible pourcentage du flux migratoire
Ces chiffres relativisent l'immigration maritime d'Africains qui a mobilisé
les médias internationaux. Les 31.058 Subsahariens arrivés
l'an dernier dans l'archipel des Canaries sur des barques de pêche
que la presse ibérique appelle cayucos (le mot espagnol cayuco désigne en
principe un canot léger) ne représentent que 4,9% du solde migratoire
(+636.000) de l'Espagne en 2006.
Plus que par les chiffres, l'intense médiatisation de l'odyssée
des cayucos se justifie par le caractère spectaculaire et par les
drames d'une navigation de mille kilomètres ou plus sur de frêles
embarcations dans les vagues de l'Atlantique. Drame de l'Afrique démunie
et drame de ceux qui tentent de la fuir pour gagner l'Eden européen.
Le gouvernement régional des Canaries estime à au moins 800
ceux qui péri en 2006 dans l'Atlantique lors de cette tentative. Des
ONG, dont le Croissant rouge mauritanien, élèvent le bilan
à 6.000 morts.
Pour colmater cet exode tragique qui ne représente donc que 4,9% du
flux migratoire net vers l'Espagne en 2006, mais dont la visibilité
médiatique exceptionnelle peut nuire au crédit national et
international du gouvernement socialiste de M. Zapatero, Madrid a réclamé
de l'Union européenne et de son agence Frontex un déploiement
communautaire de navires et d'avions de surveillance devant les côtes de l'Afrique de l'Ouest.
Le 8 septembre 2006 à Bruxelles, Nicolas Sarkozy, alors ministre français
de l'Intérieur, déclarait lors d'une conférence: "On
ne peut pas dire à l'Europe 'Je décide seul' lorsqu'il s'agit
de régulariser 500.000 immigrés clandestins, puis 'Venez à
mon secours' lorsqu'il s'agit de gérer les conséquences de
ces régularisations massives qui agissent comme autant d'appels d'air".
"Bien sûr la solidarité est nécessaire. Nous devons
aider les Espagnols, qui sont nos amis, mais que plus un pays en Europe
ne prenne la responsabilité de régulariser massivement
sans même demander l'avis de ses partenaires", ajoutait M. Sarkozy.
En revanche, Madrid estime que l'immigration est l'un des facteurs clés
d'un miracle économique qui ne s'essouffle pas depuis dix ans dans
une Espagne devenue l'un des grands moteurs de la croissance européenne.
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