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Espagne-immigration: 70 Africains forcent la frontière à Melilla
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Migrants subsahariens déportés dans le désert par le Maroc après avoir été refoulés de Melilla et de Ceuta par l'Espagne - Archives oct. 2005 © MSF | |
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MADRID, dimanche 22 juin 2008 (LatinReporters.com) -
Environ 70 migrants illégaux venus de l'Afrique subsaharienne ont pénétré
dimanche à l'aube à Melilla, forçant en avalanche le
principal poste frontière routier entre cette enclave espagnole et
le Maroc.
S'élançant en groupe compact à
4h25 du matin, une multitude de noirs africains ont bousculé policiers
marocains et espagnols et sont entrés à Melilla par le poste
frontière de Beni-Anzar.
La préfecture de Melilla affirme que certains Subsahariens étaient
armés de pierres et de bâtons et que trois agents espagnols
ont été légèrement blessés. La même
préfecture évalue à quelque 70 le nombre de clandestins
qui ont atteint le territoire espagnol.
Contrairement aux précédentes tentatives de pénétrer
à Melilla ou à Ceuta, autre enclave espagnole au nord du Maroc,
les migrants n'ont pas escaladé la double clôture, relevée
récemment, qui encercle ces territoires commerciaux et de garnison
abritant chacun plus de 70.000 habitants sur près de 20 km².
Revendiquées par Rabat, les deux enclaves sont les seules frontières
terrestres entre l'Afrique et l'Union européenne.
En 2005 et 2006, lors d'affrontements avec la police espagnole ou
marocaine, 17 Subsahariens sont morts de part et d'autre de la clôture
délimitant les enclaves. La dernière tentative massive d'escalade
remontait à Noël 2006, à Melilla.
Une cinquantaine des Subsahariens qui ont forcé dimanche la frontière
ont été détenus quelques heures plus tard. La police
les a localisés cachés sous des véhicules, dans des
poubelles ou des arbres. Après comparution à la direction locale
de la police nationale, ils devaient être conduits au Centre de séjour
temporaire d'immigrés (CETI) de Melilla.
L'Espagne libère après 40 jours les immigrés clandestins
qui n'ont pas pu être rapatriés, notamment pour indéfinition
du pays d'origine de migrants qui ont parfois sciemment détruit leurs
papiers. Ils sont alors littéralement lâchés dans la
nature, en général à Madrid, Barcelone ou Valence, paradoxalement
munis d'un ordre théorique d'expulsion.
Le gouvernement socialiste espagnol de José Luis Rodriguez Zapatero
et la plupart des eurodéputés espagnols ont approuvé
la récente "directive retour" de l'Union européenne (UE)
qui permet la rétention pendant un maximum de 18 mois des migrants clandestins.
Mais son application n'est pas encore à l'ordre du jour en Espagne.
La capacité d'accueil des CETI est trop limitée pour y retenir
aussi longtemps des sans-papiers, d'autant plus que les clandestins subsahariens
relancent à bord de cayucos leur odyssée maritime vers l'archipel
des Canaries. Cinq cent, dont six ont succombé aux rigueurs de l'Atlantique,
y ont débarqué la semaine dernière.
Le gouvernement de M. Zapatero avait régularisé 600.000 sans-papiers
en 2005. Confronté aujourd'hui à un début de crise
économique, il incite financièrement au retour les immigrés
n'appartenant pas à l'UE qui perdent leur emploi.
Le regroupement familial pourrait en outre être durci en Espagne pour
les immigrés non citoyens de l'UE. Le ministre du Travail et de l'Immigration,
le socialiste Celestino Corbacho, envisage d'exclure du regroupement les ascendants,
parents et beaux-parents, des migrants.
L'Espagne compte 5,2 millions d'étrangers, soit 11,3% de ses 46 millions
d'habitants selon le relevé provisoire, arrêté au 1er
janvier 2008, des registres de population des municipalités du pays.
Par rapport à l'année précédente, le nombre d'habitants
s'est accru de 862.774, dont 701.023 étrangers, la moitié venant
d'un pays de l'Union européenne. Avec ces chiffres, l'Espagne demeure le nš1 européen
de l'immigration.
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