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Coalition de centre gauche majoritaire à la Chambre et au Sénat
Chili-présidentielle: droite unie au 2e tour contre la socialiste Michelle Bachelet

Michelle Bachelet et Sebastian Piñera
Photos publicitaires électorales
SANTIAGO, lundi 12 décembre 2005 (LatinReporters.com) - Pinochet n'est plus qu'un mauvais souvenir, mais la droite chilienne a mobilisé 48,63% des votants lors de l'élection présidentielle de dimanche. Celui de ses deux candidats le mieux placé, le milliardaire Sebastian Piñera (25,41% des suffrages), sera le candidat de toute la droite pour affronter au second tour le vainqueur du premier, la socialiste Michelle Bachelet (45,95%). Ce sera le 15 janvier 2006.

Unique candidate présidentielle de la Concertation démocratique, Michelle Bachelet s'avoue déçue d'être forcée à un 2e tour. Coalition de centre gauche, la Concertation est au pouvoir depuis la fin de la dictature, en 1990. Elle rassemble socialistes, démocrates-chrétiens, radicaux et sociaux-démocrates.

Si l'on considère les quatre élections présidentielles de la nouvelle étape démocratique du Chili, le score de Michelle Bachelet est le plus bas obtenu par un candidat de la Concertation. Elle n'a pas fait sur son nom le plein de voix de cette coalition.

Preuve en est qu'aux législatives, concomitantes dimanche de la présidentielle, les candidats de la même Concertation démocratique ont conquis, eux, la majorité absolue à la Chambre des députés, 51,75% des suffrages et 62 des 120 sièges, ainsi qu'au Sénat, avec 56,2% des votes et 20 des 38 sénateurs. (L'élection sénatoriale ne concernait que la moitié de cette Chambre haute et le rapport 20/38 sera celui résultant, à partir du 11 mars 2006, de l'élimination des sénateurs non élus que désignait notamment l'armée).

Fille d'un général mort dans les prisons de Pinochet, pédiatre de 54 ans, mère de trois enfants de deux pères différents dont elle est séparée et ex-ministre, Michelle Bachelet estimait, pendant la campagne électorale, représenter "tous les péchés capitaux" du Chili. "Je suis femme, socialiste, séparée et agnostique" expliquait-elle. Même des Chiliens qui s'estiment progressistes auraient-ils pénalisé cette candidate, sans appui conjugal dans les meetings, pour s'être écartée trop du moule familial traditionnel?

Son ambition présidentielle dépend désormais du report des voix de l'extrême gauche écolo-communiste proche de Fidel Castro et du vénézuélien Hugo Chavez. Mais la tête d'affiche de cette extrême gauche, Tomas Hirsch (5,4% des suffrages à la présidentielle), affirme qu'il déposera un vote blanc au second tour, "aucun des candidats ne prônant les réformes indispensables à la disparition des inégalités".

Tomas Hirsch ne partage pas l'appui de la Concertation démocratique à l'économie de marché. A cet égard, le programme de gouvernement de Michelle Bachelet assume textuellement la globalisation -certes, à visage humain- et se prononce en faveur de la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA; ALCA en espagnol) chère à Washington.

La plupart des analystes chiliens croient néanmoins que Michelle Bachelet bénéficiera non seulement du report de la majorité des voix d'extrême gauche, mais aussi d'une partie du vote populaire récolté par le candidat de la droite la plus dure, celle de l'Union démocratique indépendante (UDI) de Joaquin Lavin (23,22% des voix), ex-maire de Santiago et ex-conseiller économique du général Augusto Pinochet.

Difficile en effet, paraît-il, que des pauvres de droite votent pour un homme aussi riche que Sebastian Piñera, candidat de la Rénovation nationale (RN) et deuxième du premier tour de la présidentielle. Considéré parfois comme un Berlusconi chilien, Sebastian Piñera, 56 ans et portant beau, est le principal actionnaire de plusieurs entreprises, dont une chaîne de télévision et la compagnie aérienne LAN. On lui prête la phrase "J'ai assez de billets et ce qu'il me faut maintenant, c'est de la monnaie"... Un jeu de mots basé sur le nom du siège de la présidence, El Palacio de la Moneda, qui signifie littéralement "Le Palais de la Monnaie".

Mais dès dimanche soir, l'UDI de Joaquin Lavin et la RN de Sebastian Piñera reconstituaient la coalition de droite Alliance pour le Chili, forgée sous un autre nom dès 1989 et que le premier tour de cette présidentielle de 2005 avait distendue. Les distances prises par Sebastian Piñera à l'égard de la dictature de Pinochet et son image de "libéral" de droite, presque centriste, n'étaient-elles qu'une tactique? Permettront-elles, comme l'espère la droite à nouveau unie, de mordre sur la frange centriste et démocrate-chrétienne de la Concertation démocratique de Michelle Bachelet?

"Depuis que nous avons vingt ans, nous partageons les mêmes valeurs et les mêmes rêves" disait Piñera à Lavin en l'accueillant à Santiago devant des centaines de militants de la RN euphoriques pour avoir décroché le ticket du second tour. Et Lavin de répondre: "Sebastian, je suis sûr que tu seras le prochain président du Chili et que nos idées et nos équipes pourront gouverner le pays".

Si Sebastian Piñera créait la surprise en conquérant la présidence le 15 janvier prochain, il serait aussitôt confronté à un Congrès national (Chambre des députés et Sénat) aux mains du camp adverse. Une telle cohabitation entre la droite et la gauche serait peut-être une première dans l'histoire du Chili. L'éventuelle élection à la présidence d'une femme, Michelle Bachelet, le serait sûrement.

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