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Colombie-FARC: Ingrid Betancourt "pas dans un pays voisin" et "la voie de l'échange reste ouverte"
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Ivan Marquez, membre de l'état-major des FARC Photo FARC-EP | |
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BOGOTA, samedi 24 février 2007 (LatinReporters.com) - "La voie de
l'échange [humanitaire] reste ouverte" et dire qu'Ingrid Betancourt
serait retenue dans un pays voisin "est un conte sans queue ni tête"
affirme le commandant Ivan Marquez, membre du secrétariat (commandement
suprême) de la guérilla marxiste des FARC (Forces armées
révolutionnaires de Colombie).
Séquestrée depuis le 23 février 2002 par les FARC, la
Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, ex-candidate écologiste à
la présidence de la Colombie, vient d'entamer sa sixième année
de captivité.
"La libération d'Ingrid Betancourt et de tous les prisonniers au pouvoir
des parties aurait pu aujourd'hui faire partie de l'histoire si [le président
colombien Alvaro] Uribe avait accédé à la démilitarisation
des municipalités de Florida et Pradera" estime Ivan Marquez, l'un
des principaux commandants des FARC, dans un communiqué publié
par l'agence ANNCOL, proche de la guérilla.
La juridiction des municipalités de Florida et de Pradera couvre un
territoire de 800 km2 dans le sud-ouest colombien. Ivan Marquez ne mentionne
pas la proposition faite en décembre 2005 par la France, la Suisse
et l'Espagne de restreindre la démilitarisation à 180 km2 du
même territoire, autour de la localité d'El Retiro, pour y ouvrir
des négociations.
Il s'agissait de démilitariser pendant "45 jours pour faciliter l'accord
d'échange humanitaire et disposer d'un cadre sûr pour livrer
et accueillir [les prisonniers de chaque partie]. La présence nécessaire
de la guérilla, garante de la sécurité des porte-parole
des insurgés, fut convertie par [le président] Uribe en obstacle
insurmontable artificiel" poursuit Ivan Marquez. Il confirme ainsi qu'aux
yeux des FARC, une démilitarisation signifierait le retrait de soldats
et policiers, mais non de guérilleros.
Selon Bogota, quelque 1.600 hommes, femmes et enfants seraient détenus
par les FARC, mais l'accord dit humanitaire n'inclut que près de 60
otages "politiques", dont Ingrid Betancourt et trois Américains. Les
FARC offrent leur libération en échange de celle des rebelles
prisonniers (environ 500), y compris -et ce point est un obstacle considérable-
deux chefs de la guérilla extradés aux Etats-Unis où
ils sont accusés de trafic de drogue.
Selon Ivan Marquez, "à la fin de l'année dernière, il
[le président Uribe] s'était engagé à dégager
sans conditions Florida et Pradera, mais lorsque la guérilla le prit
au mot, il recula, prenant comme infâme prétexte l'explosion
d'une bombe à l'Ecole supérieure de guerre de l'armée
dans le canton nord de Bogota. Infâme, car l'armée n'a jamais
cessé d'attaquer et de bombarder la guérilla et parce qu'il
n'existait pas d'engagement de cessez-le-feu ou de trêve obligeant
les FARC et l'Etat colombien".
"Malgré tout, en ce qui concerne les FARC, la voie de l'échange
[humanitaire] reste ouverte. Il suffit seulement d'un dégagement ["despeje",
terme équivalent dans ce contexte à démilitarisation,
en l'occurrence de Florida et Pradera] dans les termes exposés et
que le pays connaît très bien" poursuit Ivan Marquez.
Il ne voit "ni queue ni tête au récent conte d'Uribe dans Le
Figaro de France, selon lequel Ingrid Betancourt serait retenue dans un pays
voisin". Et d'avertir: "Le sauvetage militaire [d'otages des FARC envisagé
par le président Uribe] est tout simplement une irresponsabilité...
L'actuel ministre des Relations extérieures [Fernando Araujo, nommé
ministre le 19 février; otage des FARC pendant six ans, il parvenait
à leur échapper le 31 décembre dernier] n'a bénéficié
que d'une chance sur mille... Au lieu de l'esquiver, [le président]
Uribe devrait regarder en face l'échange [humanitaire]".
Par ailleurs, revenant sur le site Internet des FARC sur le scandale des
liens de parlementaires proches du président Alvaro Uribe avec les
paramilitaires d'extrême droite, le même commandant Ivan Marquez
estime que "dans les mêmes circonstances, où que ce soit sur
la planète, un autre gouvernement serait tombé... Celui d'Uribe
est un gouvernement illégitime et illégal... Qu'il renonce
maintenant!"
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