|
La guérilla veut échanger trois otages américains
Colombie: les FARC proposent le dialogue aux Etats-Unis
|
Raul Reyes, porte-parole et nº2 de l'état-major des FARC Photo FARC-EP |
|
Les 3 otages américains revêtus de l'uniforme des FARC Photo ANNCOL |
BOGOTA, lundi 27 juin 2005 (LatinReporters.com) - La guérilla marxiste
colombienne des FARC se déclare disposée à dialoguer
avec les Etats-Unis à propos de la paix et de "tous les thèmes"
d'intérêt commun, y compris l'échange de prisonniers.
Comme la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, trois Américains sont
séquestrés par les FARC.
Cette proposition est lancée par Raul Reyes, porte-parole et numéro
deux de l'état major central des FARC (Forces armées révolutionnaires
de Colombie) en réponse à un questionnaire que lui a adressé
le programme Noticias Uno de la télévision colombienne.
Raul Reyes conditionne le dialogue à une acceptation publique que
les Etats-Unis devraient exprimer dans le principal quotidien colombien,
El Tiempo.
"Les FARC ont fait savoir au gouvernement des Etats-Unis, au département
d'Etat, qu'elles sont disposées à ouvrir des conversations
avec eux, pour autant qu'ils fassent savoir publiquement dans le journal
El Tiempo qu'ils ont l'intention de dialoguer avec les FARC" affirme textuellement
Raul Reyes.
Il précise que cet éventuel dialogue pourrait porter non seulement
sur les séquestrés, mais aussi sur "tous les thèmes
qu'ils [les Etats-Unis] voudraient aborder et qui nous intéressent
également".
Plus concrètement, les FARC proposent l'échange de leurs trois
prisonniers américains contre deux chefs de la guérilla, "Simon
Trinidad" (nom de guerre de Juvenal Ricardo Palmera) et "Sonia" (Omaira Rojas
Cabrera), extradés récemment par le gouvernement colombien
vers les Etats-Unis, où la justice les accuse notamment de trafic
de drogue.
Les trois otages américains sont Thomas Howe, Marc Gonsalves et Keith Stannsen. (De
gauche à droite, ci-dessus, sur la seule photo -de mauvaise qualité- disponible).
L'appel lancé par les FARC à Washington ne porte donc pas sur
"l'échange humanitaire" proposé depuis longtemps par les FARC
au président colombien Alvaro Uribe, à savoir la libération
de 63 otages sélectionnés par la guérilla -59 politiciens
(dont Ingrid Betancourt), militaires et policiers colombiens, trois Américains
et un Allemand- contre tous les guérilleros, plusieurs centaines,
actuellement emprisonnés en Colombie, plus Simon Trinidad et Sonia,
extradés et détenus aux Etats-Unis.
Parmi les séquestrés aux mains de la guérilla, seuls
semblent directement concernés par la proposition de Raul Reyes les
trois Américains dont l'avion s'était écrasé
dans le sud colombien alors qu'ils effectuaient une mission d'apparence civile,
mais relevant, selon les FARC, de l'aide militaire octroyée par les
Etats-Unis à la Colombie.
Raul Reyes affirme néanmoins que "tous les prisonniers" de la guérilla
"sont en bonne santé" et seraient "frustrés par le manque total
de considération de leur président [Alvaro Uribe], qui ne s'intéresse
pas à l'échange humanitaire, cherchant seulement à les
récupérer [les séquestrés] par la force".
Le porte-parole des FARC approuve par ailleurs la proposition de Yolanda
Pulecio, mère d'Ingrid Betancourt, de nommer un commissaire à
la Paix chargé spécialement de l'échange humanitaire.
Les observateurs estiment que le dialogue offert par les FARC à Washington
a très peu de chances de se concrétiser. Principal allié
des Etats-Unis en Amérique latine, l'actuel gouvernement colombien
dépend entièrement, pour affronter la guérilla, d'une
aide militaire américaine massive. Washington considère les FARC
comme une organisation terroriste, à combattre dans le cadre de la
guerre antiterroriste mondiale que prétendent mener les Etats-Unis.
Vous pouvez réagir à cet article sur notre forum
ARTICLES ET DOSSIERS LIÉS
Colombie-Betancourt: la guérilla des FARC durcit ses exigences
Ingrid Betancourt: contacts directs de la France avec la guérilla des FARC
Dossier Ingrid Betancourt
Dossier Colombie
Tous les titres
|
|