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Cuba - Sommet non-alignés: buts et principes actualisés (document intégral)
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En marge du sommet des pays non-alignés, le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a rendu visite au président cubain Fidel Castro, hospitalisé depuis fin juillet - Photo Juventud Rebelde |
LA HAVANE, dimanche 17 septembre 2006 (LatinReporters.com) - L'actualisation
des buts et principes du Mouvement des pays non-alignés (MNA, 118
pays) dans la conjoncture internationale actuelle, caractérisée
par la mondialisation et l'unilatéralisme qui ont succédé
à la guerre froide entre Washington et Moscou, était l'un des
objectifs principaux du 14e sommet du MNA réuni du 11 au 16 septembre
à Cuba.
La recherche du multilatéralisme et à cet égard la promotion de la
solidarité entre pays du Sud et le renforcement
de leur influence au sein de l'Organisation des Nations unies sont au centre
de la déclaration sur les buts et principes du MNA adoptée
à La Havane.
Succédant à la Malaisie à la présidence du MNA, Cuba l'assumera pendant
trois ans. L'Egypte prendra le relais en 2009.
La déclaration sur les buts et principes actualisés du MNA est distincte du
document final
du 14e sommet. La déclaration originale est en anglais. Ci-dessous, sa traduction
française intégrale fournie par les services de presse cubains:
DÉCLARATION RELATIVE AUX BUTS ET PRINCIPES
DU MOUVEMENT DES PAYS NON-ALIGNÉS ET À SON RÔLE
DANS LA CONJONCTURE INTERNATIONALE ACTUELLE
PREMIÈRE PARTIE : BUTS ET PRINCIPES
1. Les chefs d'Etat ou de gouvernement du Mouvement des pays non-alignés,
réunis à La Havane (Cuba) les 15 et 16 septembre 2006 à
leur Quatorzième Conférence au sommet, ont réaffirmé
leur attachement aux idéaux, aux principes et aux buts fondateurs
du Mouvement, ainsi qu’aux buts et principes consacrés dans la Charte
des Nations Unies.
2. Pleinement conscients que la Quatorzième Conférence au
sommet du Mouvement se tenait dans une conjoncture internationale extrêmement
complexe, ils se sont déclarés convaincus que, sur le plan
politique, il fallait s’efforcer de promouvoir un ordre mondial multipolaire,
fondé sur le respect et l’application des principes consacrés
dans le droit international et la Charte des Nations, et de renforcer le
multilatéralisme. Que, sur le plan économique, le sous-développement,
la pauvreté, la faim et la marginalisation s’étaient accrus
dans le cadre de la mondialisation en cours, aggravant les déséquilibres
et les inégalités structurels qui touchent l’ordre économique
international. Que la sécurité et le bien-être de nos
nations se heurtaient à des problèmes sans précédent.
3. Ils ont réaffirmé que le développement, la paix,
la sécurité et les droits de l'homme se renforçaient
mutuellement, et souligné le droit des gens à vivre dans la
dignité et le bien-être.
4. Ils ont réaffirmé que les principes et les buts du non-alignement
conservaient toute leur validité et toute leur pertinence. Ils ont
exprimé leur conviction que la disparition de deux blocs antagonistes
ne diminuait en aucun cas la nécessité de renforcer le Mouvement
en tant que mécanisme de concertation politique des pays en développement.
Qu’il était plus que jamais indispensable que nos nations conservent
leur cohésion, se montrent résolues et agissent toujours plus
pour faire face avec succès à l'unilatéralisme et à
l’interventionnisme.
5. Ils sont aussi tombés d’accord sur le fait que les problèmes
de l’époque contemporaine, bien plus complexes des points de vue quantitatif
et qualitatif qu'au moment de la fondation du Mouvement, obligeaient les
pays membres à adopter des mesures pour en revitaliser et renforcer
les buts, les principes, les structures, les mécanismes et les méthodes
d’action. À cet égard, ils ont reconnu qu’il continuait d’être
impératif de renforcer et de revitaliser le Mouvement, en conformité
avec l’accord qu'ils ont adopté à leur Treizième Conférence
au sommet de Kuala Lumpur (Malaisie), en février 2003. Que la Déclaration
de Kuala Lumpur sur la poursuite de la revitalisation du Mouvement des pays
non-alignés conservait toute son actualité et sa pertinence,
et constituait un cadre de référence fondamental à cet
égard.
6. Ils ont réaffirmé leur volonté politique de renforcer
le Mouvement des pays non-alignés. L’un de leurs principaux objectifs
est d’en faire un mécanisme dynamique et efficace de coordination,
d’appui, de représentation et de défense des intérêts
et des priorités de ses membres. À cet égard, ils sont
convenus qu'il fallait renforcer l'action concertée, l'unité
et la solidarité de tous ses membres, basées sur le respect
de la diversité et de la souveraineté, tous facteurs indispensables
pour réaffirmer son identité et sa capacité d'exercer
son influence sur les relations internationales.
7. Ils ont souligné qu’il fallait promouvoir activement le rôle
dirigeant du Mouvement en ce qui concerne la coordination des efforts que
consentent les membres pour faire face à des menaces telles que la
criminalité transnationale organisée, le problème mondiale
des drogues, dont le trafic de drogues illicites, le traite d'êtres
humains, le trafic illicite des armes légères et de petit calibre,
et le terrorisme, par la mise au point de stratégies réussies
en accord avec les instruments pertinents des Nations Unies.
8. S’inspirant des principes de Bandoung et des buts qui ont donné
naissance au Mouvement au Sommet de Belgrade en 1961, les chefs d'État
ou de gouvernement des pays non alignés, réunis à La
Havane, ont affirmé solennellement que ses buts dans la conjoncture
internationale actuelle étaient les suivants :
a) Promouvoir et renforcer le multilatéralisme et, à cet égard,
consolider le rôle clef que doivent jouer les Nations Unies.
b) Servir d'instance de concertation politique aux pays en développement
afin qu’ils puissent promouvoir et défendre leurs intérêts
communs au sein du système de relations internationales.
c) Promouvoir l’unité et la solidarité des pays du Sud à
partir de valeurs partagées et de priorités consensuelles.
d) Défendre la paix et la sécurité internationale et,
dans ce but, régler les différends par des moyens pacifiques,
en conformité avec les buts et principes de la Charte des Nations
Unies et du droit international.
e) Promouvoir des relations d’amitié et de coopération entre
toutes les nations, à partir des principes du droit international,
notamment de ceux qui sont consacrés dans la Charte des Nations Unies.
f) Promouvoir et impulser le développement durable par une coopération
internationale et, à ces fins, coordonner de concert l'application
de stratégies politiques qui renforcent et garantissent la pleine
participation aux relations internationales de tous les pays, qu’ils soient
riches ou pauvres, sur un pied d'égalité et avec les mêmes
chances, mais avec des responsabilités différenciées.
g) Promouvoir le respect, la jouissance et la protection de tous les droits
de l’homme et de toutes les libertés fondamentales pour tous, conformément
aux principes d’universalité, d’objectivité, d’impartialité
et de non-sélectivité, en évitant la politisation de
ces questions, de façon à promouvoir et à protéger
d’une manière équilibrée tous les droits de l'homme
des individus et des peuples, dont le droit au développement.
h) Promouvoir la coexistence pacifique entre les nations, indépendamment
de leurs systèmes politiques, sociaux ou économiques.
i) Condamner toutes les manifestations d’unilatéralisme et les tentatives
de domination hégémonique dans les relations internationales.
j) Coordonner des actions et des stratégies permettant de faire face
de concert aux menaces à la paix et à la sécurité
internationales, dont les menaces de recours à la force et les agressions,
le colonialisme et l'occupation étrangère, ou autres violations
de la paix en provenance d’un pays ou d’un groupe de pays.
k) Promouvoir le renforcement et la démocratisation des Nations Unies,
en assignant à l’Assemblée générale le rôle
qui lui incombe conformément aux fonctions et pouvoirs définis
dans la Charte et poursuivre la réforme d’ensemble du Conseil de sécurité
afin que celui-ci soit en mesure de jouer d’une manière transparente
et juste le rôle qui lui est dévolu aux terme de la Charte de
responsable principal du maintien de la paix et de la sécurité
internationales.
l) Poursuivre les efforts en vue du désarmement nucléaire
universel et non discriminatoire et du désarmement général
et complet sous un contrôle international strict et efficace, et, à
cet égard, œuvrer en vue d’aboutir à un accord sur un programme
échelonné d’élimination complète des armes nucléaires
selon un calendrier spécifique, d’interdiction de leur mise au point,
de leur production, de leur acquisition, de leur mise à l’essai, de
leur stockage, de leur transfert, de leur usage ou de la menace de leur usage,
et prévoyant leur destruction.
m) S’opposer, tout en le condamnant, au classement de pays comme bons ou
mauvais à partir de critères unilatéraux et injustifiés,
et à la doctrine des attaques préventives, y compris avec des
armes nucléaires, prônée par certains États, ce
qui est incompatible avec le droit international, en particulier avec les
instruments internationaux à force exécutoire relatifs au désarmement
nucléaire ; et s’opposer de même, tout en les condamnant, à
toutes actions militaires unilatérales, ou au recours à la
force ou à la menace de la force contre la souveraineté, l'intégrité
territoriale et l’indépendance des pays non-alignés.
n) Inviter les États à conclure des accords librement consentis
en vue d’établir de nouvelles zones exemptes d’armes nucléaires
dans les régions où il n’en existe pas, en accord avec les
dispositions du Document final de la première session extraordinaire
de l’Assemblée générale consacrée au désarmement
et les principes adoptés en 1999 par la Commission de désarmement
des Nations Unies, y compris l’établissement d’une zone exempte d’armes
nucléaires au Moyen-Orient. L’établissement de ces zones serait
un pas positif et une mesure importante vers le désarmement nucléaire
complet et la non-prolifération.
o) Promouvoir la coopération internationale en vue de l'utilisation
pacifique de l'énergie nucléaire et faciliter l'accès
à la technologie nucléaire, aux équipements et aux matériaux
à des fins pacifiques dont ont besoin les pays en développement.
p) Promouvoir des initiatives concrètes de coopération Sud-Sud
et renforcer le rôle du Mouvement, en coordination avec le G-77, en
vue de relancer la coopération Nord-Sud, en assurant l'exercice du
droit au développement de nos peuples, par un élargissement
de la solidarité internationale.
q) Relever les défis et tirer profit des occasions découlant
de la mondialisation et de l’interdépendance en faisant preuve de
créativité et du sens de l’identité, en vue de garantir
des avantages à tous les pays, notamment à ceux qui sont le
plus touchés par le sous-développement et la pauvreté,
en vue de réduire graduellement l'écart abyssal existant entre
les pays développés et les pays en développement.
r) Rehausser le rôle que la société civile, dont les
ONG, peut jouer aux échelons international et régional, en
vue de promouvoir les buts et principes et les objectifs du Mouvement.
9. C’est en vue d’atteindre les buts énoncés ci-dessus que
les chefs d’Etat ou de gouvernement des pays non alignés, s’inspirant
de même des principes de Bandung et des buts qui ont donné naissance
au Mouvement à son premier Sommet de Belgrade, sont convenus du fait
que les actions des pays membres devaient se guider sur les principes suivants
:
a) Respecter les principes consacrés dans la Charte des Nations et
le droit international.
b) Respecter la souveraineté, l’égalité souveraine
et l’intégrité territoriale de tous les Etats.
c) Reconnaître l’égalité des races, des religions, des
cultures, et celle de toutes les nations, qu’elles soient grandes ou petites.
d) Promouvoir un dialogue entre les peuples, les civilisations, les cultures
et les religions, basé sur le respect des religions, de leurs symboles
et de leurs valeurs, sur la promotion et la consolidation de la tolérance
et de la liberté de conviction.
e) Respecter et promouvoir la totalité des droits de l’homme et des
libertés fondamentales pour tous, dont la réalisation effective
du droit des peuples à la paix et au développement.
f) Respecter l’égalité de droits des États, dont le
droit inaliénable de tout État de décider librement
de son système politique, social, économique et culturel, sans
ingérence d’aucune sorte de la part d’aucun autre État.
g) Réaffirmer la validité et la pertinence des positions de
principes du Mouvement en c e qui concerne le droit à l’autodétermination
des peuples sous occupation étrangère ou coloniale ou sous
domination étrangère.
h) Ne pas s’ingérer dans les affaires relevant de la juridiction
interne d’un autre pays, aucun État ou groupe d’États n’ayant
le droit d’intervenir directement ou indirectement, pour quelque motif que
ce soit, dans les affaires intérieures ou extérieures d’aucun
autre.
i) Refuser le changement inconstitutionnel des gouvernements.
j) Rejeter tout tentative de changement de régime.
k) Condamner le recours à des mercenaires dans n’importe quelle situation,
dont les conflits.
l) S’abstenir d’exercer des pressions ou de la coercition sur un autre Etat,
y compris par l'agression ou par d’autres actes impliquant le recours à
la force directe ou indirecte, ou par l’application ou la promotion de n’importe
quelle mesure de nature coercitive contraire au droit international ou incompatible
avec celui-ci de quelque manière que ce soit, et ce en vue de le contraindre
à lui subordonner l’exercice de ses droits souverains et d’en obtenir
des avantages de quelque nature qu’ils soient.
m) Rejeter totalement l’agression en tant qu’infraction dangereuse et sérieuse
du droit international, ce qui entraîne une responsabilité internationale.
n) Respecter le droit immanent de légitime défense, individuelle
ou collective, conformément à la Charte des Nations Unies.
o) Condamner le génocide, les crimes de guerre, les crimes contre
l’humanité, et les violations flagrantes et systématiques des
droits de l’homme, en accord avec la Charte de Nations Unies et le droit
international.
p) Rejeter le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations,
où que ce soit, par qui que ce soit, pour quelque motif que ce soit,
comme l'une des menaces les plus grave à la paix et à la sécurité
internationales. A cet égard, refuser l’assimilation du terrorisme
à la lutte légitime des peuples sous domination coloniale ou
étrangère et sous occupation étrangère pour leur
autodétermination et leur libération nationale.
q) Régler les différends par des moyens pacifiques, et s’abstenir
en toutes circonstances de participer à des coalitions, à des
accords ou à toutes autres initiatives coercitives unilatérales
qui violeraient les principes du droit international et la Charte des Nations
Unies.
r) Défendre et consolider la démocratie, en réaffirmant
que celle-ci est une valeur universelle fondée sur la volonté
librement exprimée d'un peuple en vue de déterminer son système
politique, économique, social et culturel, et de participer pleinement
à tous les domaines de sa vie.
s) Promouvoir et défendre le multilatéralisme et les organisations
multilatérales en tant que cadres appropriés de règlement,
par le dialogue et la coopération, des problèmes dont souffre
l’humanité.
t) Appuyer tous les efforts des pays en proie à des conflits internes
pour instaurer la paix, la justice, l’égalité et le développement.
u) Exécuter dans leur intégralité et de bonne foi les
traités internationaux et les engagements contractés dans le
cadre des organisations internationales, et remplir le devoir de vivre en
paix avec les autres États.
v) Régler les différends internationaux par des moyens pacifiques,
en accord avec la Charte des Nations Unies.
w) Défendre et promouvoir les intérêts partagés,
la justice et la coopération, indépendamment des différences
de systèmes politiques, économiques et sociaux des États,
et conformément aux principes du respect mutuel et de l’égalité
des droits.
x) Exercer la solidarité en tant que fondement des relations et des
activités entre tous les membres, en toutes circonstances.
y) Respecter la diversité politique, économique, sociale et
culturelle des pays et et des peuples.
10. C’est guidés par ces buts et principes que les chefs d’État
ou de gouvernement des pays non alignés ont reconnu qu’il était
impératif d’agir de concert, d’une manière résolue et
solidaire, pour assurer le développement durable de leurs peuples,
ainsi que la paix et la sécurité internationales.
11. Les chefs d’Etat ou de gouvernement des pays non-alignés, tout
en reconnaissant qu'il fallait mettre en place un partenariat mondial, ont
souligné qu'il était important de lancer des mécanismes
de coopération novateurs pour parvenir au développement durable.
DEUXIÈME PARTIE : GRANDES LIGNES POLITIQUES
12. Désireux de créer les cadres appropriés leur permettant
d’atteindre les buts fixés et d’agir en fonction des principes ci-dessus,
les chefs d’Etat ou de gouvernement des pays non-alignés sont tombé
d’accord sur les mesures et actions concrètes suivantes :
i. Se concentrer sur les questions à même, non de diviser,
mais d’unir les membres du Mouvement, et donc de renforcer son unité
et sa cohésion.
ii. Continuer de revitaliser et de renforcer le Mouvement, y compris en
appliquant les accords et les mesures spécifiques adoptés dans
le cadre de la Déclaration de Kuala Lumpur sur la poursuite de la
revitalisation du Mouvement des pays non-alignés.
iii. Promouvoir le multilatéralisme aux instances internationales
et les priorités et les principes du Mouvement.
iv. Renforcer la capacité du Mouvement à concerter ses positions
et à répondre efficacement aux différents événements
et thèmes touchant les intérêts et les priorités
des pays membres. À ces fins, revitaliser et renforcer les mécanismes
d’appui permanents au Mouvement de façon qu’ils agissent d’une manière
dynamique et efficace, conformément au document sur la méthodologie
de La Havane.
v. Promouvoir des actions concertées, au sein du système des
Nations Unies, dont des projets de résolution conjointe à soumettre
à l’Assemblée générale et à d’autres organes
et institutions spécialisés de l’ONU, sur des questions présentant
un intérêt commun pour les pays non-alignés, dans le
cadre des principes et des priorités fixés par le Mouvement
et dans le droit fil des positions adoptées.
vi. Actualiser systématiquement la portée et la teneur des
documents devant être adoptés par les conférences au
sommet et les réunions ministérielles afin de garantir des
textes d’ensemble et pragmatiques, les déclarations politiques devant
être des documents concis qui transmettent avec vigueur les positions
de principe du Mouvement sur les questions fondamentales et de plus grand
intérêt pour les pays membres.
vii. Mettre en œuvre le plan d’action adopté par le Mouvement, qui
doit faire l’objet d’un suivi permanent en vue d’en évaluer l’exécution,
et adopter les mesures pertinentes pour le perfectionner et l’actualiser.
viii. Définir et lancer un ordre du jour politique sur les questions
économiques mondiales intéressant en priorité les pays
en développement. Réactiver les réunions ministérielles
consacrées aux questions économiques et au développement,
dont le commerce et les finances. Le Groupe des 77 remplissant essentiellement
des fonctions de coordination et d’élaboration de positions des pays
en développement sur des questions économiques et sociales,
le Mouvement ne devra pas empiéter sur son activité, la doublonner
ou s’y substituer en ce qui concerne les questions que le Groupe a prises
en charge, mais servir de mécanisme d’appui et de définitions
politiques à ses démarches et à son travail.
ix. Élargir et resserrer les liens et les échanges avec d’autres
organisations régionales et sous-régionales de façon
à ce que les opinions du Mouvement soient écoutées et
prises dûment en considération dans les différentes tribunes
et instances débattant et décidant de questions d’intérêt
prioritaire pour les pays non-alignés, l’établissement de liens
plus étroits avec d’autres organisations qui représentent les
intérêts du Sud s’avérant fondamental pour assurer la
cohésion et la concertation des pays en développement dans la
promotion et la défense de leurs intérêts légitimes
dans l’arène internationale.
x. Coordonner les travaux des mécanismes du Mouvement existant à
New York, à Genève, à Nairobi, à Vienne, à
Paris et à La Haye et à Vienne, au sein des organes et institutions
pertinents des Nations Unies, une fois identifiées les domaines de
compétence prioritaires de chaque siège, en ayant à
l’esprit que le Bureau de coordination de New York est l’axe de coordination
du Mouvement.
13. Les chefs d’État ou de gouvernement des pays non-alignés,
tout en reconnaissant le rôle important que le Mouvement a joué
depuis sa fondation, ont exprimé leur ferme conviction qu’il continuera
de progresser vers les buts et les objectifs fixés par les pays en
développement. Son unité et sa solidarité ne seront
valables que s’il continue de jouer un rôle actif, important et constructif
dans les relations internationales, en vue d’établir un ordre mondial
plus juste et plus équitable.
14. Compte tenu des objectifs encore à atteindre et des nombreux
nouveaux défis à relever, le Mouvement des pays non-alignés
est appelé à maintenir son rôle protagoniste et son leadership
dans les relations internationales contemporaines en vue de défendre
les intérêts et les priorités des États membres.
Les pays en développement continueront d’être marginalisés
s’ils ne sont pas capables de fixer leurs priorités, de partager leurs
préoccupations et de concevoir des lignes d’action efficaces de leur
cru en vue de garantir que leurs intérêts soient dûment
pris en compte. Il est donc impératif que le Mouvement reste à
l’avant-garde des changements et des transformations que requiert l’ordre
international injuste en vigueur.
La Havane, le 16 septembre 2006
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