Election présidentielle : gare au "gafe"
France - Espagne : Sarko gagnera, car Zapatero soutient Ségo
[Cet article se veut en principe humoristique, l'astrologie n'étant
pas la tasse de thé de LatinReporters.]
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Ségolène Royal et José Luis Rodriguez Zapatero: liaison dangereuse? - Photo Inma Mesa - PSOE | |
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MADRID, lundi 23 avril 2007 (LatinReporters) - En Espagne,
le mot "gafe", avec un seul f, signifie porte-malheur.
Le Google
espagnol, français ou même anglais l'associe dès
la première page de recherches à Zapatero, le leader
socialiste espagnol. Or, à l'élection présidentielle
française, Zapatero soutient Ségolène Royal, ce qui
pourrait assurer le triomphe final de Nicolas Sarkozy...
Plaisanterie? Sans doute, mais le rappel d'une succession de circonstances n'en
est pas moins troublant surtout lorsqu'on admet, comme les Gaulois du village
d'Astérix, gloires de l'Hexagone, que le ciel peut encore vous tomber
sur la tête.
Premier arrêt en remontant le temps, le meeting de Ségolène
Royal du 19 avril à Toulouse. L'invité vedette y est le chef
du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero. Il lie dans son discours
le futur de la France à la socialiste Ségolène, alias la Zapatera. Trois jours plus
tard, le libéral conservateur Nicolas Sarkozy prend nettement les
devants au premier tour de l'élection présidentielle française.
En Espagne, Nicolas Sarkozy est bien en cour auprès du Parti Populaire
(PP, droite), dont le responsable des Relations extérieures, Jorge
Moragas, a déjà exhorté M. Zapatero à soutenir
Ségolène également au second tour ... pour mieux assurer
sa défaite.
Le 10 avril, le dirigeant espagnol est à Valence. Il honore publiquement
cette ville devenue siège de la plus prestigieuse compétition
internationale de voiliers, la Coupe de l'America. Moins d'une semaine plus
tard, sous l'oeil impatient de centaines de caméras de télévisions
du monde entier, le coup d'envoi des régates, fixé au 16 avril,
est retardé de quatre jours, faute de vent. Du jamais vu.
En février dernier, José Luis Rodriguez Zapatero reçoit
son homologue Romano Prodi au sommet hispano-italien d'Ibiza. A peine rentré
à Rome, Prodi démissionne, son gouvernement étant
mis en minorité au Sénat sur la présence militaire en
Afghanistan.
Le 29 décembre 2006, dressant un bilan "très positif" de l'année
quasi écoulée, M. Zapatero déclare en conférence
de presse à Madrid: "En ce qui concerne la lutte pour la fin de la
violence, nous allons bien sûr mieux qu'il y a 5 ans. Mais nous allons
aussi mieux qu'il y a un an et aujourd'hui, je vous exprime la conviction
que, dans un an, nous irons mieux qu'aujourd'hui". Le lendemain, une camionnette
piégée des indépendantistes basques de l'ETA souffle,
à l'aéroport de Madrid, un parking de 4 étages et des
centaines de voitures. Deux immigrés équatoriens périssent
et le processus dit de paix avec l'ETA est enterré sous les gravats.
Le meilleur cru du "gafe" le plus illustre d'Espagne reste 2005. En
mai de cette année-là, il va en France appuyer le oui du président
Jacques Chirac au référendum sur la Constitution européenne,
rejetée presqu'aussitôt par les Français.
Au même printemps 2005, M. Zapatero soutient en Allemagne les sociaux-démocrates
du chancelier Gerhard Schröder aux élections régionales
stratégiques de la Rhénanie du Nord-Westphalie. Le chancelier
est battu. Du coup, il convoque des législatives nationales anticipées.
Le soir de ce second scrutin, José Luis Rodriguez Zapatero célèbre
"l'échec" de la démocrate-chrétienne Angela Merkel.
Mais elle devient chancelière fédérale et l'est encore
aujourd'hui.
Toujours en 2005, le chef du gouvernement espagnol fait en juillet un saut
à Singapour pour le dernier round de la candidature de Madrid aux
Jeux olympiques de 2012... Jeux octroyés sous les yeux de M. Zapatero
et de la reine Sofia à la ville de Londres.
Last but not least, à la veille de l'élection présidentielle
américaine du 2 novembre 2004, José Luis Rodriguez Zapatero
appelle de tous ses voeux la victoire du candidat démocrate en s'exclamant:
"John Kerry, le monde a besoin de toi!". Le triomphe du républicain
George W. Bush pour un second mandat sera, malgré la guerre en Irak,
le plus imposant en nombre de voix dans l'histoire des démocraties
occidentales.
Avant le 6 mai prochain, date du second tour de la présidentielle
française, voilà Ségolène Royal mise en garde
par ces quelques lignes contre le risque de voir son nom allonger la prestigieuse
liste -Prodi, Chirac, Schröder, Kerry- des politiciens "gafadés"
("gafados" disent les Espagnols) par le "gafe" Zapatero.
Certes, les Ibères sont aussi sympas que les Gaulois, mais l'amitié de leur
plus célèbre et très souriant porte-poisse semble avoir parfois des effets
surnaturels.
[Cet article se veut en principe humoristique, l'astrologie n'étant
pas la tasse de thé de LatinReporters.]
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