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Régularité de l'élection avalisée par l'Union européenne
Mexique-présidentielle: Felipe Calderon vainqueur. Lopez Obrador conteste et mobilise la gauche
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Felipe Calderon: victoire étriquée de sa droite moderne et démocratique Photo www.felipe-calderon.org | |
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Andres Manuel Lopez Obrador - Il mobilise pour contester la victoire de Calderon Photo www.lopezobrador.org.mx | |
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MEXICO, vendredi 7 juillet 2006 (LatinReporters.com) - Enfin confirmée
jeudi, la victoire étriquée du conservateur Felipe Calderon
à l'élection présidentielle du 2 juillet au Mexique reste
contestée par le candidat de la gauche, Andres Manuel Lopez Obrador.
Outre un recours devant le Tribunal fédéral électoral,
il en appelle à la rue. On redoute des accès de violence.
A l'issue d'un second décompte, l'Institut fédéral
électoral (IFE) a déclaré Felipe Calderon vainqueur
avec 15.000.284 voix (35,89% des suffrages exprimés valablement) contre
14.756.350 voix (35,31%) à Lopez Obrador. Sur près de 42 millions
de votes, la différence n'est ainsi que de 243.934.
Il n'y a pas de second tour au Mexique. Le candidat obtenant le plus de
voix, quel que soit son pourcentage, est élu président pour
un mandat non renouvelable de six ans.
Les trente-deux Etats de la fédération mexicaine sont partagés
en deux moitiés. Seize, la plupart situés au Nord plus riche
et plus industrialisé, ont voté pour le Parti de l'Action nationale
(PAN) de Felipe Calderon et du président sortant Vicente Fox. Couvrant
surtout le Sud, les seize autres, y compris le très convoité
district fédéral de Mexico (souvent quoiqu'indûment assimilé
à un Etat) ont plébiscité Andres Manuel Lopez Obrador
et son Parti de la Révolution démocratique (PRD).
Le candidat du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI, droite
populiste), Roberto Madrazo, occupe la troisième place parmi les cinq
candidats à l'élection présidentielle. Il récolte
9.300.081 suffrages (22,3%), mais ne l'emporte dans aucun des Etats, ce qui
donne la mesure de la déconfiture du PRI, qui monopolisa le pouvoir
pendant 71 ans, de 1929 à 2000.
L'Union européenne souligne "la totale transparence du processus
électoral"
A la demande de l'IFE, l'Union européenne (UE) avait déployé
au Mexique une imposante mission d'observation électorale. Mme Benita
Ferrero-Waldner, commissaire aux Relations extérieures de l'UE, soulignait
jeudi à Bruxelles "la totale transparence du processus électoral",
qui s'est déroulé "dans l'ordre et le respect des principes
démocratiques".
Le "climat d'absolue normalité démocratique" des élections
mexicaines a été confirmé par Javier Solana, Haut Représentant
de l'UE pour la Politique étrangère et de sécurité
commune.
Andres Manuel Lopez Obrador n'en annonce pas moins qu'il va "recourir au
Tribunal fédéral électoral pour contester le processus
électoral", car il y a eu "de nombreuses irrégularités".
"Nous avons gagné; on nous vole notre victoire" affirme-t-il. Il exige
un troisième décompte, un par un, des 41,7 millions de bulletins
de l'élection présidentielle.
Le Tribunal fédéral électoral a jusqu'au 6 septembre
pour proclamer officiellement le nom du nouveau président, qui sera
investi le 1er décembre.
Lopez Obrador a en outre convoqué ses partisans ce samedi à
Mexico sur le Zocalo, la plus grande place publique du Mexique, pour leur communiquer
"un rapport", relatif probablement aux irrégularités électorales
présumées. Des militants du PRD brandissent des pancartes avec
l'inscription "Solution ou Révolution". Des incidents sont redoutés.
La pression de la rue est une arme habituelle de Lopez Obrador. Il l'utilisa
notamment en 2005 pour contrer une décision de justice qui l'aurait
empêché d'être candidat à la présidentielle
du 2 juillet dernier. Il y recourut aussi en 1994, mais en vain, après
avoir perdu l'élection au poste de gouverneur de son Etat natal, celui
de Tabasco, au sud-est du Mexique.
4e défaite consécutive de l'axe bolivarien Caracas-La
Havane-La Paz
Concomitantes de la présidentielle du 2 juillet, les législatives
ont également été remportées par le PAN. Mais
sa majorité n'est que relative dans les deux chambres du Congrès. Le vainqueur de la présidentielle devra tenter de nouer des alliances
parlementaires pour mettre en oeuvre son programme.
Conscient de ses limites et de la division du pays, Felipe Calderon a appelé
les Mexicains à soutenir "un gouvernement d'unité nationale
que je me propose de conduire". Il a même invité Lopez Obrador
à faire partie de ce gouvernement.
Ex-ministre de l'Energie du président sortant Vicente Fox, Felipe
Calderon, 43 ans, s'est présenté aux électeurs comme
"le candidat de l'emploi", privilégiant l'initiative privée
pour réduire la pauvreté qui frappe 40% des 105 millions
de Mexicains. Au cours des six dernières années, le PAN de
MM. Fox et Calderon n'a pas réussi à colmater les inégalités
sociales, mais il a accrédité son image de droite moderne et
démocratique après sept décennies de quasi-dictature
et de fraudes électorales du PRI.
Andres Manuel Lopez Obrador (52 ans) se dit, lui, "le candidat des pauvres",
dont il propose d'améliorer le sort en développant notamment
une politique de grands travaux publics. Dissident du PRI, qu'il abandonna
en 1989, ex-président du PRD et ex-maire de Mexico (2000-2005), il
fut en tête des sondages pendant près d'un an avant la présidentielle.
Felipe Calderon ne le devança que sporadiquement au cours des dernières
semaines de la campagne électorale.
Au cours de cette campagne, le patronat et Felipe Calderon ont diabolisé
Lopez Obrador en l'assimilant à une version mexicaine du président
vénézuélien Hugo Chavez. Cet épouvantail fut déjà été agité avec succès par Alan Garcia, social-démocrate anti-Chavez élu président du Pérou le 4 juin dernier.
L'axe bolivarien Caracas-La Havane-La Paz vient de subir au Mexique sa 4e
défaite consécutive après la victoire du social-démocrate
libre-échangiste Oscar Arias le 5 février à la présidentielle
du Costa Rica, la réélection triomphale du président
conservateur pro-américain Alvaro Uribe le 28 mai en Colombie et la
victoire d'Alan Garcia au Pérou.
Peut-on encore parler d'un déferlement de vague rose-rouge sur l'Amérique
latine?
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