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Poste politique envisagé pour Ingrid Betancourt en France selon El Tiempo
BOGOTA, dimanche 30 décembre 2007 (LatinReporters.com)
- "Le destin d'Ingrid" Betancourt, otage de la guérilla marxiste
des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) depuis
le 23 février 2002, pourrait être "un poste public en France"
écrit dimanche une analyste de l'influent quotidien colombien El Tiempo
(centre droit) en se référant aux contacts entre le président
français Nicolas Sarkozy et son homologue du Venezuela, Hugo Chavez.
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Ingrid Betancourt en captivité dans un camp de la guérilla des FARC. Prise le 24 octobre 2007 et saisie par l'armée à un commando urbain des FARC, cette photo a été diffusée le 30 novembre 2007 par la Présidence de la Colombie. |
"De la même façon qu'une dette des FARC envers le président
Hugo Chavez a ouvert la porte de la liberté à
Clara Rojas,
Emmanuel et Consuelo Gonzalez, une autre [dette], celle du mandataire
vénézuélien envers Nicolas Sarkozy, pourrait la rouvrir
pour Ingrid Betancourt" écrit dans El Tiempo Marisol Gomez Giraldo.
La journaliste ne précise pas la nature de la "dette" de Chavez
envers Sarkozy. Il pourrait s'agir d'une référence à
la confiance réaffirmée par le président français
au chef de l'Etat vénézuélien après la révocation,
le 21 novembre par le président colombien Alvaro Uribe, de la médiation
de Hugo Chavez dans le dossier d'un échange humanitaire de 45 otages
dits politiques des FARC, dont Ingrid Betancourt, contre les quelque 500
guérilleros emprisonnés.
"Nul ne garantit que ce soit facile, mais deux personnes au courant de
ce qu'elles appellent 'engagement de Chavez envers le président français'
et de la 'pression de Sarkozy' pour obtenir la sortie [libération]
d'Ingrid confirment que, en marge de toute négociation en Colombie
pour un échange de séquestrés [par la guérilla]
contre des guérilleros emprisonnés, cette libération
[d'Ingrid Betancourt] sera le prochain cheval de bataille du mandataire
vénézuélien. Quelques [otages] malades aussi"
poursuit Marisol Gomez Giraldo.
Et d'ajouter: "Depuis que les rênes de l'affaire ont échappé
au président Alvaro Uribe, les conversations ont même porté
sur ce que serait le destin d'Ingrid: un poste public en France". Autrement
dit, Nicolas Sarkozy préparerait le futur politique en France de la
plus célèbre otage de la planète.
Jouissant de la double nationalité franco-colombienne, Ingrid Betancourt
briguait la présidence de la Colombie, conquise trois mois plus tard
par Alvaro Uribe, au moment de son enlèvement par les FARC en février
2002. Une loi spéciale lui permit, malgré sa séquestration,
de rester éligible à la magistrature suprême, mais elle
ne recueillit que 0,49% (bien 0,49%) des voix, se classant cinquième
de l'élection présidentielle. Aujourd'hui encore, Ingrid Betancourt
est, sinon plus connue, en tout cas plus populaire en France qu'en Colombie.
L'analyste d'El Tiempo, dont l'article est titré "Ingrid, le prochain
objectif", croit que, selon un plan étudié par Hugo Chavez
avec les FARC, la libération de la Franco-Colombienne et d'otages
malades de la guérilla pourrait être séparée du
dossier complexe de l'échange humanitaire. La libération
en cours de Clara Rojas, principale collaboratrice politique d'Ingrid Betancourt,
de son fils Emmanuel né en captivité et de l'ex-parlementaire
Consuelo Gonzalez s'effectue également en marge de cet échange.
Cette opération en cours imposant "un nouveau rythme" aux FARC,
grâce à "la participation de sept pays" [outre le Venezuela
et la Colombie], ferait comprendre à la guérilla, croit l'analyste,
que "libérer Ingrid pourrait lui faire gagner des points".
Marisol Gomez Giraldo note que, tant pour maintenir l'attention internationale
que pour tenter de conquérir une légitimité de fait
en forçant le gouvernement colombien à négocier un échange
humanitaire après l'éventuelle libération d'Ingrid Betancourt,
la guérilla marxiste disposerait encore, parmi la quarantaine de ses
otages dits politiques, de trois Américains séquestrés
depuis février 2003. (Marc Gonsalves, Thomas Howe et Keith Stannsen,
collaborateurs du Département d'Etat américain, ont été
capturés par les FARC après la chute de leur avion lors d'une
mission anti-drogue dans le sud de la Colombie).
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