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Cuba: répression contre dissidents condamnée par Amnesty International
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Marta Beatriz Roque, principale figure féminine de la dissidence cubaine - Photo APSC |
MADRID, jeudi 11 août 2005 (LatinReporters.com) - "Les autorités
cubaines continuent à réprimer toute forme de dissidence en
appliquant des méthodes telles que le harcèlement, les menaces,
l’intimidation, la détention et l’emprisonnement de longue durée"
dénonce l'organisation de défense des droits humains Amnesty
International dans un communiqué envoyé mercredi au siège
madrilène de LatinReporters. Amnesty condamne les arrestations
de juillet dernier à Cuba.
Texte du communiqué d'Amnesty international:
Quinze personnes restent en détention après que le gouvernement
a ordonné l’arrestation de dissidents le 13 et le 22 juillet 2005.
Amnesty International craint qu’ils ne soient condamnés à des
peines de prison dans des conditions très éprouvantes ou d’une
durée disproportionnée, simplement pour avoir exercé
leur droit à la liberté d’expression, d’association ou de réunion.
Le 13 et le 22 juillet, les autorités cubaines auraient arrêté
plus de 50 dissidents, dont des journalistes et des militants politiques,
qui organisaient ou participaient à des manifestations.
La plupart ont été libérés sans faire l’objet
de poursuites, mais au moins 15 d’entre eux restent incarcérés
et seraient inculpés de «troubles à l’ordre public»
ou d’autres infractions pénales relevant de la Loi pour la protection
de l’indépendance nationale et de l’économie de Cuba, encore
appelée Loi n° 88.
Le 13 juillet, la police aurait arrêté au moins 24 dissidents
qui commémoraient pacifiquement les victimes du 13 mars 1994. Ce jour-là,
un bateau rempli de personnes qui cherchaient à fuir Cuba a coulé,
entraînant la mort de 35 personnes dont des enfants. Il aurait été
éperonné par trois navires qui semblaient obéir à
des instructions officielles.
Le 22 juillet, quelques 30 personnes qui essayaient de participer à
une manifestation antigouvernementale devant l’ambassade de France ont également
été arrêtées. [Et
parmi elles, la présidente de l'Assemblée pour la promotion
de la société civile -APSC, illégale- Marta Beatriz
Roque, relaxée le lendemain; NDLR]. Neuf d’entre
elles sont toujours en détention et selon les informations reçues
par Amnesty International, certaines d’entre elles risquent jusqu’à
vingt ans de prison si elles sont jugées en application de la Loi
n° 88.
Les autorités cubaines continuent à réprimer toute
forme de dissidence en appliquant des méthodes telles que le harcèlement,
les menaces, l’intimidation, la détention et l’emprisonnement de longue
durée. Amnesty International a reçu de nombreuses informations
selon lesquelles les procès pour des infractions ou des accusations
de nature politique ne répondent généralement pas aux
normes internationales en termes de jugement équitable.
Amnesty International condamne l’incarcération de tout individu uniquement
du fait qu’il a utilisé pacifiquement son droit fondamental à
la liberté d’expression, d’association ou de réunion et le considère
comme étant un prisonnier d’opinion.
Amnesty International demande instamment aux autorités cubaines de
:
- libérer tous les prisonniers d’opinion ;
- inculper les personnes encore en détention ou de les libérer
;
- veiller à ce que les personnes inculpées soient jugées
dans des conditions équitables, en conformité avec les normes
internationales ;
- ne pas utiliser le Code pénal pour étouffer les critiques
à l’encontre du gouvernement ou de sa politique et ne pas intimider
les personnes qui expriment pacifiquement des critiques ;
- veiller à ce que les manifestants pacifiques ne soient pas arrêtés
ou harcelés simplement pour avoir exercé leur droit à
la liberté d’expression, de réunion ou d’association ;
- réformer les textes de loi, la réglementation et les pratiques
administratives relatives à la liberté d’expression, d’association
et de réunion pour les rendre conformes aux normes internationales.
[Fin du communiqué d'Amnesty International]
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