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Le processus de paix de José Luis Rodriguez Zapatero en difficulté
Espagne - Pays basque: l'ETA poursuivra la lutte "armes à la main jusqu'à l'indépendance"
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L'intervention publique des trois militants présumés de l'ETA, telle que reproduite lundi à la une du journal madrilène El Mundo, qui utilise une photo publiée la veille par le quotidien basque Gara |
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par Christian Galloy
Analyste politique Directeur de LatinReporters
MADRID, dimanche 24 septembre 2006 (LatinReporters.com) - Trois hommes encagoulés
et armés lisant un message au nom de l'ETA, samedi dans la province
basque du Guipuzcoa, ont affirmé que l'organisation séparatiste
"continuera à lutter avec fermeté, les armes à la main,
jusqu'à l'obtention de l'indépendance et du socialisme dans
la patrie basque".
Les trois hommes sont intervenus sans être annoncés à
la tribune dressée sur les flancs du mont Aritxulegi à l'occasion
de la célébration du Gudari Eguna, le Jour du soldat [basque].
Avant de disparaître, ils ont tiré en l'air sept coups de fusil d'assaut.
Les journaux basques Gara et Berria, proches des indépendantistes,
publient dimanche la photo de l'intervention publique des trois encagoulés
et l'intégralité de leurs propos, six mois jour pour jour après
l'entrée en vigueur, le 24 mars dernier, du "cessez-le-feu permanent"
décrété par l'ETA.
Le président du Parti populaire (PP, opposition conservatrice), Mariano
Rajoy, a aussitôt saisi cette occasion pour prier à nouveau
le président du gouvernement socialiste espagnol, José Luis
Rodriguez Zapatero, de se refuser "à négocier avec les terroristes".
Des sources gouvernementales et la plupart des médias soulignent ces
derniers jours les difficultés du processus de paix que M. Zapatero
prétend mener avec l'ETA. Lors d'un meeting, dimanche à Barcelone,
le leader socialiste n'a pas pas fait d'allusion directe au nouveau défi
lancé samedi au nom de l'ETA. D'une manière générique,
il s'est adressé "à ceux qui pratiquent la violence" pour leur
réaffirmer qu'en démocratie "les règles du jeu sont
la légalité et la paix", lesquelles n'auront pas "de prix politique".
Dans son avant-dernier communiqué, publié le 18 août par Gara,
l'ETA accusait l'Espagne et la France "de ne pas cesser leurs attaques contre
les citoyens basques" et menaçait de "répondre" si ces "attaques
se poursuivent".
Aussi hasardeuse que d'autres, l'interprétation la plus optimiste
du nouveau message des séparatistes serait que les mots "continuer
à lutter les armes à la main" ne signifieraient pas nécessairement
lutte armée, mais plutôt prétention de négocier
la paix sans dire adieu aux armes et ce afin de maintenir la pression sur
Madrid.
Les émissaires présumés de l'ETA n'ont toutefois
fait, samedi, aucune allusion aux négociations, alors que quasi tous
les communiqués récents des séparatistes exprimaient
leur volonté de maintenir le processus dit de paix, tout en dénonçant
ses difficultés imputées à l'Espagne et à la
France.
Quelque 1.500 personnes étaient réunies samedi sur le mont
Aritxulegi pour rendre hommage aux "218 combattants qui ont donné
la vie pour la liberté de l'Euskal Herria" [ndlr; "Patrie basque"
englobant le Pays basque espagnol et français, ainsi que la Navarre].
Ce nombre serait celui de membres de l'ETA tués ou morts en diverses
circonstances depuis le début des actions armées de l'organisation,
en 1968. Le bilan des victimes des séparatistes est de quelque 850
morts et plus de 2.300 blessés.
Texte intégral du message lu au nom de l'ETA (traduction de LatinReporters.com):
"Euskadi ta Askatasuna [ETA, Pays basque et liberté; ndlr], veut
faire parvenir son salut le plus intime à tous ceux qui luttent réunis
ici pour cette cérémonie. Le Jour du soldat [basque] n'est
pas pour nous une date tournée vers le passé. Au contraire,
gardant en mémoire l'exemple des compagnons de lutte et tirant les
enseignements du chemin parcouru, ce jour doit servir à affermir la
lutte d'aujourd'hui et de demain, il doit servir à fortifier l'engagement
personnel pour la liberté de l'Euskal Herria. La lutte n'est pas le
passé, mais le présent et le futur.
Poursuivre, sans renoncer, la lutte sur le chemin exemplaire des soldats [basques]
nous conduira à être un peuple libre. Faire front fermement
à l'oppression que vit l'Euskal Herria est un travail indispensable
pour garantir la survie de notre peuple.
Sur ce chemin abrupt, nul ne nous fera de cadeau, l'occasion d'obtenir la
liberté de l'Euskal Herria est dans le coeur et entre les mains de
chacun. Nous construirons l'indépendance de l'Euskal Herria par nos
actes quotidiens.
C'est précisément le message que l'ETA veut vous transmettre
aujourd'hui: nous confirmons l'engagement à continuer à lutter
avec fermeté, les armes à la main, jusqu'à l'obtention
de l'indépendance et du socialisme en Euskal Herria. Notre sang est
préparé à être donné pour elle! Nous y
arriverons!
Vive les combattants basques! Vive l'Euskal Herria libre! Vive l'Euskal Herria
socialiste! Sans répit jusqu'à l'indépendance et le
socialisme!"
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