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L'éthanol au centre du 2e sommet Brésil / Etats-Unis en 3 semaines
Reçu par Bush, Lula contredit Castro sur les biocarburants
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Conférence de presse des présidents George W. Bush et Luiz Inacio Lula da Silva à Camp David (31 mars 2007) - White House photo by Eric Draper | |
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WASHINGTON, dimanche 1er avril 2007 (LatinReporters.com) - Le développement
des biocarburants, surtout l'éthanol, et la libéralisation
du commerce mondial ont dominé samedi le sommet, dans la retraite
présidentielle de Camp David, entre George W. Bush et le président
de centre gauche du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva. Ce dernier
a réfuté les critiques de Fidel Castro contre les biocarburants.
"L'éthanol ne menace pas l'environnement" affirmait Lula en titre d'une
libre opinion signée dans le Washington Post de vendredi, la veille
de sa rencontre avec le président Bush, la septième entre les
deux chefs d'Etat et la seconde en trois semaines. Ensemble, le 9 mars dernier
à Sao Paulo, ils avaient lancé un
partenariat sur l'éthanol.
Le Brésil et les Etats-Unis en assurent plus de 70% de la production
mondiale.
Quarante-huit heures avant le sommet de Camp David, à la une du quotidien
Granma, organe du Comité Central du Parti communiste de Cuba, Fidel
Castro signait une longue
mise en garde contre les conséquences catastrophiques,
sur l'environnement et les ressources en nourriture, qu'il attribue à
la production de carburants verts à partir de cultures en principe
alimentaires.
Dans ce premier article signé depuis son hospitalisation en juillet
2006, le Lider Maximo tirait à boulets rouges sur les Etats-Unis,
qui extraient leur éthanol du maïs, les désignant comme
les responsables potentiels de la "mort prématurée de milliards
de personnes" que pourrait menacer la famine.
Lors de la conférence de presse clôturant samedi le sommet de
Camp David, le président brésilien a contredit longuement Fidel
Castro sans le citer et a confirmé en ces termes l'importance donnée
par Brasilia à sa collaboration avec Washington: "Le mémorandum
signé [le 9 mars] à Sao Paulo [sur l'éthanol] est la base d'un partenariat
ambitieux qui nous permettra d'affronter les plus grands défis de
ce siècle naissant: d'abord résoudre la crise de l'énergie
qui affecte presque tous les pays du monde; ensuite, protéger l'environnement
menacé par le réchauffement global de la planète; et
enfin, combattre la pauvreté et l'exclusion sociale par la création
de nouveaux emplois et l'augmentation du revenu des travailleurs les plus
pauvres".
Le Brésil, lui, tire son éthanol de la canne à sucre
et, se voulant rassurant en matière d'environnement, Lula écrivait
dans son article publié vendredi par le Washington Post: "L'éthanol
ne menace pas la forêt tropicale, étant donné que le
sol de l'Amazonie n'est pas apte à la culture de la canne à
sucre. Celle-ci ne menace pas non plus la production d'aliments... A peine
un pour cent [des terres cultivables du Brésil] sont utilisées
pour la canne à sucre nécessaire à l'éthanol".
Toujours selon Lula, "le véritable défi pour assurer la
sécurité alimentaire consiste à vaincre la pauvreté
... La propagation de la canne à sucre, du soja et d'autres oléagineux
destinés aux biocarburants garantira aux familles des paysans les
plus nécessiteux les moyens [matériels] de s'alimenter".
Le principal allié de Fidel Castro, le président Hugo Chavez
du Venezuela, avait maudit aussi les biocarburants au début du mois
de mars, lors d'une tournée latino-américaine visant à
réduire la portée de celle effectuée à la même
date par le président Bush.
Que Luiz Inacio Lula da Silva soit le premier chef d'Etat latino-américain
reçu à Camp David par George W. Bush illustre, comme la fréquence
de leurs rencontres, l'ampleur de leur rapprochement. Lula est l'une des
icônes de la nouvelle gauche latino-américaine, mais aux yeux
de Washington traiter le Brésil, avec sa superficie semi-continentale
et ses 190 millions d'habitants, en leader naturel du sous-continent latino-américain
devrait à la fois conforter le néo-réalisme d'un
Lula désormais converti à la social-démocratie et freiner
l'expansionnisme, facilité par la manne pétrolière,
de l'idéologie radicalement antiaméricaine d'Hugo Chavez. Cela n'empêche
pas le président brésilien de conserver, comme un arbitre au-dessus de la
mêlée, d'excellentes relations avec le Venezuela et Cuba.
Les biocarburants donnent de la consistance au dessein de Washington. Lula
avertit toutefois que le commerce international de l'éthanol et plus
tard du biodiesel risque d'être freiné par des politiques
protectionnistes comme celle des Etats-Unis en faveur de leurs producteurs
de maïs tournés vers l'éthanol. Le président brésilien attribue à ce
protectionnisme la hausse de près de 80% du prix de céréales
nord-américaines. [Hausse qui crée des problèmes sociaux,
notamment au Mexique, gros importateur de maïs américain; ndlr].
Outre les Etats-Unis et le Brésil, l'Union européenne, la
Chine, l'Inde, l'Afrique du Sud et la Colombie ont, parmi d'autres, proclamé leur
ambition de recourir aux biocarburants. Le réchauffement planétaire,
la flambée des prix du pétrole et les risques d'une trop forte
dépendance à l'égard des grands exportateurs d'hydrocarbures
(pays du Moyen-Orient et Venezuela) favorisent cette évolution. Selon
Lula, la proportion d'éthanol qui se substitue à l'essence
au Brésil, pionnier en ce domaine, assure déjà au pays
son autosuffisance pétrolière.
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