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Médiation et visite du président vénézuélien en Colombie
Ingrid Betancourt : Hugo Chavez et Nicolas Sarkozy se concertent
CARACAS / BOGOTA, jeudi 30 août 2007 (LatinReporters.com)
- Reçu officiellement vendredi en Colombie dans le cadre notamment
de sa médiation pour la libération de la Franco-Colombienne
Ingrid Betancourt et d'autres otages de la guérilla colombienne des
FARC, le président vénézuélien Hugo Chavez s'en
est entretenu mercredi par téléphone avec son homologue français
Nicolas Sarkozy. Les deux présidents seraient disposés à
se réunir prochainement.
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Les présidents Nicolas Sarkozy (à gauche) et Hugo Chavez Archives Presidencia Gobierno (España) et Presidencia República (Argentina)
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Selon le service de la Presse Présidentielle diffusé à
Caracas par le ministère vénézuélien de la Communication
et de l'Information, "ce qui peut être réalisé en tant
qu'intermédiaire [las intermediaciones que pueden realizarse]
pour obtenir la libération des personnes captives aux mains des Forces
armées révolutionnaires de Colombie (FARC) fut l'un des thèmes
évalués par le président de la République Bolivarienne
du Venezuela, Hugo Chavez, et son homologue français, Nicolas Sarkozy".
"Les chefs d'Etat ont échangé des impressions sur le rôle
que le président Chavez joue en tant qu'observateur et garant dans
la recherche de solutions dans la question de la libération des personnes
maintenues en captivité par les irréguliers colombiens" indique
encore le service de la Presse Présidentielle du Venezuela.
Il ajoute que "le président Sarkozy a exprimé ses remerciements
pour la gestion vénézuélienne" et que les deux présidents
"ont exprimé leur désir de consolider les relations bilatérales
entre Caracas et Paris", ainsi que "leur disposition à se réunir
prochainement". Ni la date ni le lieu de la rencontre ne sont précisés.
C'est aussi dans le cadre de sa médiation pour favoriser un échange
humanitaire de centaines de guérilleros
emprisonnés contre 45 otages dits "politiques" des FARC, dont Ingrid
Betancourt, qu'Hugo Chavez pourrait recevoir bientôt,
à Caracas, Rodrigo Granda. Ce dernier, surnommé "le ministre
des Affaires étrangères des FARC", réside actuellement
à Cuba. Emprisonné en Colombie en 2004, il fut libéré
en juin dernier par le président conservateur colombien Alvaro Uribe
à la demande expresse de Nicolas Sarkozy.
La sénatrice colombienne Gloria Ramirez, élue du Polo Democratico Alternativo
(PDA, opposition de gauche) et membre de la Commission de Paix du Sénat, affirme que Rodrigo
Granda en personne lui a parlé à La Havane de sa prochaine rencontre
avec Hugo Chavez. Les FARC, ajoute en substance la sénatrice en se
référant à son entretien avec Granda, ont accepté
la médiation du président Chavez et le Venezuela comme point
de rencontre. La guérilla maintient toutefois que l'essentiel des
négociations pour un échange humanitaire de prisonniers et
surtout l'échange lui-même, dont bénéficierait donc
Ingrid Betancourt, aient lieu en Colombie.
Le nº2 des FARC, Raul Reyes, déclarait à ce propos dans
une interview publiée le 26 août par le quotidien argentin Clarin
que "l'échange humanitaire étant
un problème dérivé du conflit interne, il doit se solutionner
en Colombie. Nous n'allons pas libérer les prisonniers au Venezuela".
Mais à la question "Allez-vous négocier au Venezuela?", le
dirigeant rebelle répondait: "Oui, nous n'avons aucun problème
pour dialoguer où que ce soit".
Reçu le vendredi 31 août à Bogota pour un sommet bilatéral avec le
président colombien Alvaro Uribe, Hugo Chavez devrait repartir à peine six heures plus tard, selon le programme officiel diffusé par la présidence
de la Colombie. Aucune rencontre de Chavez avec des parents d'otages des FARC,
que le président vénézuélien avait déjà
reçus la semaine dernière à Caracas, ni avec ceux de
guérilleros emprisonnés n'est mentionnée dans ce programme,
malgré le souhait exprimé par Hugo Chavez de s'entretenir à
Bogota avec les proches de séquestrés et de prisonniers.
Le noeud gordien qui bloque l'accord humanitaire est l'exigence des FARC
d'une démilitarisation préalable pendant 45 jours des municipalités
de Florida et Pradera, soit 800 km² dans le sud-ouest colombien. C'est
là que la guérilla veut situer l'échange humanitaire
entre otages et guérilleros emprisonnés. Les FARC en ont fait
une question de prestige, liée à leur ambition de jouir d'une reconnaissance internationale,
sur laquelle il leur est désormais difficile
de céder. Les rebelles compliquent davantage la donne en réclamant aussi la
libération de "Simon Trinidad et Sonia", deux dirigeants des FARC
extradés aux Etats-Unis où ils sont accusés notamment
de trafic de drogue.
Le président colombien Alvaro Uribe se dit lui aussi favorable à
l'échange humanitaire, mais sans démilitarisation, qu'il assimile
à une cession de territoire national, inacceptable même temporairement
tant par principe qu'au vu de l'échec d'expériences passées.
Il conditionne en outre l'échange de prisonniers à l'assurance,
rejetée par les FARC, que les guérilleros libérés
ne reprendraient pas les armes. M. Uribe propose par contre que l'échange
de prisonniers soit suivi de la définition, pour une durée
de 90 jours, d'une "zone de rencontre" où se noueraient des pourparlers
de paix visant à mettre fin à 43 ans de conflit interne.
Entamée officiellement la semaine dernière et avalisée
par le président Uribe, la médiation d'Hugo Chavez semble devoir
renforcer et non concurrencer celle exercée depuis plusieurs années
par la France, l'Espagne et la Suisse. Malgré des épisodes
de tension avec le gouvernement colombien, les trois pays européens,
dont la recherche d'un accord est, selon Raul Reyes, "beaucoup appréciée" par
les FARC, agissent aussi avec l'aval de Bogota.
CONFIRMATION EN FRANCE
Lors de son
point de presse hebdomadaire, jeudi 30 août à Paris, le porte-parole
de la Présidence de la République, David Martinon, confirme l'appel téléphonique
de Nicolas Sarkozy au président vénézuélien Hugo
Chavez et annonce un autre appel au président colombien Alvaro Uribe.
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